D’elle on ne connaît que quelques photos… Une jeune femme au visage enfantin, petites lunettes, le plus souvent un bandana sur la tête… Beate Zschäpe rêvait de devenir puéricultrice. Hier matin s’est ouvert son procès à Munich - un des plus grands procès politiques de l’Allemagne d’après-guerre -, avant d’être ajourné dans l’après-midi et reporté au 14 mai, suite à la demande de la défense de révoquer le président du tribunal pour «partialité». Beate Zschäpe, 38 ans, est soupçonnée d’avoir participé à la série de crimes perpétrés par la cellule d’extrême droite NSU entre 2000 et 2006, qui a fait 10 victimes : 8 petits commerçants turcs, un Grec et une policière.
Silence. Depuis qu'elle s'est rendue, le 8 novembre 2011, après le suicide de ses complices, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt, elle reste murée dans un silence dont elle ne devrait pas sortir, selon ses avocats, au cours des deux ans et demi que devrait durer son procès.
Beate Zschäpe est née à Iena, RDA, le 2 janvier 1975. Sa mère suit des études de dentiste en Roumanie. Le père est un camarade d'études que Beate n'a jamais rencontré. Deux semaines après la naissance de sa fille, Annerose Zschäpe retourne en cours. Sans Beate, confiée à sa grand-mère, «la personne la plus importante de mon enfance», confiera-t-elle aux enquêteurs. Durant les trois premières années de sa vie, elle changera trois fois de nom pour finir par prendre celui du deuxième mari de sa mère. Beate rester