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Libération

Mort de Giulio Andreotti, l’inoxydable parrain de la Démocratie chrétienne

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publié le 6 mai 2013 à 20h46

«Belzebuth» est mort au petit matin. Giulio Andreotti s'est éteint lundi à l'âge de 94 ans à son domicile romain après avoir, pendant près d'un demi-siècle, incarné le pouvoir en Italie et symbolisé la puissance de la Démocratie chrétienne (DC) dans le pays. Très pieux autant que très controversé, cet homme bossu au physique malingre, mais à l'esprit extrêmement fin, à l'ironie mordante et à la résistance à toute épreuve, avait quitté la scène publique depuis quelques années après l'avoir occupée pendant des décennies.

Elu député dès 1946, il aura été vingt et une fois ministre et sept fois président du Conseil, au point qu'on le surnommait «l'inoxydable».

«Andreotti a été La politique», a résumé Pier Ferdinando Casini, le leader de l'UDC, héritière de la DC. Pour preuve, cet anticommuniste avait été, en 1976, à la tête du premier gouvernement «d'une large entente» entre les adversaires irréductibles de l'époque - démocrates-chrétiens et communistes - pour faire face à une impasse politique similaire à celle vécue il y a deux mois et demi par l'Italie. Sénateur à vie depuis 1991, Giulio Andreotti connaissait tous les rouages de la politique. «Le pouvoir n'use que celui qui ne l'a pas», aimait-il répéter, avec une lucidité qui lui faisait aussi dire : «A penser le pire des gens, on commet un péché, mais on se trompe rarement.»

Admiré et craint par ses partisans, honni par ses adversaires, il aura été l’un de ces grands barons