Pour la quatrième fois en une semaine, une mine a explosé lundi dans le djebel Chaambi, principal massif montagneux tunisien, à la frontière avec l'Algérie, causant encore de lourds dommages parmi les forces de sécurité. Deux soldats ont été touchés, l'un aux yeux, l'autre a perdu ses deux jambes. Au total, depuis l'explosion du premier engin, le 29 avril, 16 militaires et agents de la Garde nationale - équivalent de la gendarmerie - ont été blessés, dont cinq amputés. Mines. Latente depuis plusieurs mois, la confrontation entre groupes jihadistes armés et forces de l'ordre a pris ces derniers jours un tour spectaculaire. La présence de ces groupes est attestée depuis la fin de l'année 2012 dans ces petites montagnes escarpées et boisées. En décembre, un adjudant de 27 ans y avait été tué dans un échange de coups de feu, lors d'une patrouille. Depuis, les forces de sécurité ont renforcé leur surveillance. Après avoir reçu de nouvelles informations, elles ont lancé un ratissage en début de semaine dernière. L'usage de mines les a prises de court. Rudimentaire, la technique des tirs de mortier employée par l'armée pour déminer le terrain, s'est avérée inefficace.
Ces mines, artisanales et fabriquées à partir d'engrais agricoles, «sont difficilement détectables», avoue le colonel Mokhtar Ben Nasr, porte-parole de la Défense. Les forces de sécurité se retrouvent par ailleurs face à une confrontation asymétrique «dont ell