Tandis que la place Rouge célébrait hier, dans une solennité académique, le «Jour de la victoire», c'est la démission de l'influent vice-Premier ministre, Vladislav Sourkov (photo), qui focalisait toutes les attentions. Une décision entérinée par Vladimir Poutine et rendue publique mercredi sur le site officiel du Kremlin. Une démission «à sa propre demande», précise le décret dont la concision alimente les supputations.
Le porte-parole du Président, Dmitri Peskov, affirme que ce départ est lié à la mauvaise mise en œuvre des décrets présidentiels. Vladimir Poutine, pressé d’appliquer ses promesses de campagne, se serait irrité d’une action jugée trop lente et à l’efficacité contestée.
L'annonce de ce départ, si soudaine, suscite cependant des interrogations. «Cela n'a rien à voir avec Skolkovo», a balayé d'emblée le porte-parole du pouvoir. Le futur centre d'innovation Skolkovo, pensé comme l'équivalent russe de la Silicon Valley, s'est en effet retrouvé au cœur d'un scandale de soupçons de détournements de fonds. Vladislav Sourkov, qui siège au conseil d'administration de ce projet chéri par le Premier ministre, Dmitri Medvedev, s'est emporté contre le CK, le comité d'enquête à l'origine des perquisitions du mois dernier.
Idéologue. L'ancien vice-Premier ministre a adopté cette posture un peu cavalière à l'occasion d'une conférence donnée à la London School of Economics, accusant le comité d'enquête de jeter l'o