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Libération

Pas de quartier !

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publié le 10 mai 2013 à 19h06

Soit donc un fait divers qui, parce qu’il est américain, a déjà fait plusieurs fois le tour de la planète. Dans une maison de Cleveland (Ohio), trois jeunes femmes ont été séquestrées et violées pendant une dizaine d’années par le propriétaire des lieux, un certain Ariel Castro.

On demanderait à un enfant en âge de comprendre de dessiner une maison du crime, il n’est pas certain qu’il la croquerait comme ça. Dans sa figuration, il y aurait sans doute beaucoup de monstres mauves aux longues dents vertes. En revanche, si on passait la même commande à un adulte normalement cinéphile, il est certain qu’il recopierait cette maison d’un quartier populaire de Cleveland, parce qu’il l’a déjà vu dans mille films d’horreur hollywoodiens où le message de l’épouvante est toujours glissé sous le paillasson de la banalité. On peut parier que depuis la récente divulgation du forfait, des bataillons de scénaristes hollywoodiens s’escriment à transformer la réalité en fiction.

Donc, une maison ordinaire. Ce «handicap» du déjà-vu a dû guider le reporter photo qui, dépêché sur les lieux, a tenté de rendre la bicoque un tant soit peu extraordinaire en la photographiant de nuit. Car, c’est bien connu, la nuit, ça fait plus peur que le jour. Mais qui a allumé la loupiote au-dessus de l’entrée ? D’où vient la lumière blanche qui inonde la façade ? Flash du photographe ou projecteur de la police ? La mise en scène de cette maison horriblement banale mérite qu’on la visite des yeux.

On note, comme un p