En dépit d’une histoire tumultueuse et jalonnée de drames, le Pakistan a défié les pronostics et réussi à organiser ce samedi un scrutin historique : pour la première fois, deux gouvernements civils sont en passe de se succéder dans cette république islamique abonnée aux coups d’Etat militaires. Mais les talibans pakistanais (TTP), qui haïssent la démocratie, ont réussi à gâcher cet espoir en menant une vague d’attentats contre les partis laïcs et plus libéraux, qui ont fait au moins 117 morts et des centaines de blessés. La peur planera aussi ce samedi, le TTP ayant ordonné des attentats-suicides et vivement conseillé à la population de rester chez elle. Le taux de participation (généralement faible) sera donc un enjeu important du scrutin.
Ce pays de 180 millions d’habitants, seule puissance nucléaire du monde musulman, est face à des défis colossaux : crise énergétique désastreuse et économie au point mort font craindre une instabilité sociale. La guerre menée par le TTP contre le gouvernement ravage plusieurs provinces, sans parler des groupes extrémistes sectaires et violents qui s’autonomisent de leur allié Al-Qaeda, dont les zones tribales pakistanaises constituent une des bases.
Selon les sondages, aucun grand parti ne devrait remporter une majorité claire (ce qui devrait conduire à une coalition), mais la grande formation d'opposition, la Ligue musulmane (PML-N, centre droit) devrait être en tête. Le chef du PML-N, Nawaz Sharif, 63 ans, pourrait devenir Premier minist