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Portrait

Au Pakistan, l’étoile de Sharif brille à nouveau

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Le parti de l’ex-Premier ministre a remporté les législatives de samedi. Les relations de ce conservateur avec les talibans inquiètent les Etats-Unis.
publié le 12 mai 2013 à 20h26

Renversé par un coup d'Etat il y a près de quatorze ans et forcé à l'exil, l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif revient par la grande porte : il est en passe de devenir le seul homme politique du pays à avoir été trois fois à la tête du gouvernement. Cruelle ironie du sort : le général Pervez Musharraf, ex-chef de l'armée ayant renversé puis emprisonné quelques mois Sharif, est en résidence surveillée à Islamabad, acculé par des poursuites judiciaires après avoir été empêché de participer au scrutin… «Le Lion est de retour», «le Tigre rugit à nouveau», les métaphores fleurissent pour commenter la victoire de Sharif, 63 ans, politicien aguerri, discret, au physique et au charisme quelconque, et de son parti, la Ligue musulmane (PML-N), dont le sher (tigre ou lion en ourdou) est le symbole.

Les résultats officiels n’ont pas encore été annoncés, mais la PML-N devrait obtenir au moins une centaine de sièges (sur 342) à l’Assemblée, et peut-être la majorité absolue. Le retour de Sharif, c’est aussi celui du centre droit conservateur dans cette République islamique, après la coalition sortante qui regroupait des partis laïcs et plus libéraux.

Patiemment. «Nous devons remercier Dieu d'avoir donné à la PML-N une autre chance de servir le Pakistan», a notamment déclaré le leader à ses partisans dans son fief de Lahore (Pendjab). Son discours anti-américain pendant la campagne a séduit les islamistes. Premier mi