Ça bourdonne étrangement en ce dimanche, dans un coin d’ordinaire tranquille d’un parc de Leesburg, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Washington : en lieu et place des habituels promeneurs de chiens, ce sont des drones équipés de caméra qui se baladent, virevoltent et filment l’herbe à basse altitude. Certains ressemblent à des insectes, d’autres à des avions ou des hélicoptères, et la plupart à rien du tout : tout juste des hélices - trois, quatre ou six - montées sur des cadres en plastique et qui soudain s’élancent dans le ciel avec leur mouchard.
Grosse araignée
Comme chaque mois maintenant, le «groupe des usagers de drones de la région de Washington» s'est donné rendez-vous pour un fly in. Plusieurs dizaines de mordus s'y retrouvent pour s'entraîner, s'entraider et perfectionner sans cesse leurs machines, souvent bricolées maison. En semaine, ils sont fonctionnaires, ingénieurs, artistes ou même pasteur. Le dimanche, ils lèvent le nez pour suivre dans le ciel les prouesses de leurs petits bijoux électroniques.
«Celui-là, nous l'avons construit pour 300 dollars», confie Christopher Vo, 28 ans, étudiant en robotique à l'université George Mason, exhibant l'un de ses derniers spécimens : une espèce de grosse araignée, pas très attirante mais qui lui obéit parfaitement et monte dans le ciel tourner une vidéo de la réunion. «Notre but est de réduire encore son coût à 150 dollars, explique le jeune homme, chargé des projets éducatifs au sein du group