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Libération

Législatives en Bulgarie : fraudes promises, fraudes dues

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publié le 12 mai 2013 à 22h06

L’opposition l’avait dit et redit. Le gouvernement bulgare sortant, chassé par les manifestations contre les hausses de prix de l’hiver, allait manipuler le vote d’hier. Quelques heures avant le scrutin législatif, les services de sécurité ont effectivement saisi 350 000 bulletins de vote imprimés et prêts à servir dans l’imprimerie Multiprint de Kostinbrod, petite ville proche de Sofia. Le parquet a confirmé qu’il ne s’agissait pas de bulletins invalidés pour erreurs diverses, comme le disait le directeur de cette imprimerie, qui appartient à un conseiller municipal du Gerb, le parti du Premier ministre démissionnaire, Boïko Borissov, qui, selon les projections, est arrivé en tête hier (entre 30% et 33% des voix), devant le Parti socialiste (de 25% à 27%).

La tentative de fraude déjouée aurait pu représenter jusqu'à 10% des suffrages exprimés, selon le leader de l'opposition, le socialiste Sergueï Stanichev. De quoi alimenter la fureur des électeurs, au milieu des démentis des responsables de partis s'accusant les uns les autres de complots. Il y a des mois que l'on parle de fraude. Pour la première fois depuis 1997, l'Organisation pour la sécurité et la coopération (OSCE) en Europe a dépêché 200 observateurs dans le pays, une délégation d'une rare ampleur pour un pays membre de l'Union européenne. Très attendu, son verdict ne sera connu qu'aujourd'hui. Les derniers scrutins avaient été marqués par de nombreux achats de voix. En effet, 12% des électeurs, selon divers sondage