Les journaux réformateurs iraniens - Etemad, Arman, Shargh, Aftab et Bahar - le présentent comme le «sauveur» et parlent d'«événement historique». La presse conservatrice, elle, l'appelle le candidat de la «sédition». Annoncée samedi, soit le jour de clôture des inscriptions pour le scrutin présidentiel du 14 juin, la candidature de l'ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani vient bouleverser une élection qui devait jusque-là opposer les candidats de deux factions radicalement hostiles l'une à l'autre : celle de l'actuel président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui, ayant accompli deux mandats, ne peut plus se présenter, et celle des candidats dits «principalistes» (fondamentalistes), totalement loyaux au Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Foudre. A 78 ans, l'ancien président iranien, qui a déjà accompli deux mandats dans les années 90 et échoué lors de l'élection de 2005 face à Mahmoud Ahmadinejad, fait donc un retour inattendu. C'est sans doute à l'issue de longues négociations et d'un accord avec le Guide que Rafsandjani a pu présenter sa candidature. Certes, les deux hommes étaient déjà rivaux avant la révolution islamique de 1979. Mais plusieurs signes indiquaient un certain retour en grâce de l'ancien président aux yeux du Guide, qui lui avait permis de jouer un rôle central lors du sommet des non-alignés, en août, à Téhéran.
Ces dernières années avaie