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Récit

Pollution : les Chinois veulent faire mordre la poussière à l’industrie

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Dans différentes localités, la société civile s’organise contre des projets d’usines ou de raffineries, contraignant peu à peu les autorités à plus de transparence.
Lors de la manifestation contre un projet de raffinerie et d'usine de paraxylène, à Kunming, dans le Yunnan, le 4 mai 2013. (Photo AFP)
publié le 13 mai 2013 à 20h26

La population chinoise défie avec de plus en plus d’audace le gouvernement sur les questions d’environnement. Malgré une forte présence policière, des centaines d’habitants de Shanghai ont manifesté vendredi contre la construction dans leur quartier d’une usine de batteries au lithium, considérée comme polluante.

Une semaine plus tôt, c'était un millier de personnes qui avaient occupé, trois heures durant, le centre de la ville méridionale de Kunming pour protester contre la mise en route d'un projet de raffinerie de pétrole et d'usine de paraxylène. «Nous exigeons la transparence de l'information et un vote populaire», scandaient les manifestants, qui s'étaient organisés clandestinement via Internet. En menaçant de réitérer leur mouvement ce jeudi, la foule a apparemment obtenu gain de cause. Le maire a annoncé voilà trois jours, sans plus de détail, que le projet serait abrogé «si une majorité de la population s'y oppose». «Le simple fait que les autorités ne se murent plus dans le silence est un grand progrès», s'émerveille Zhang Honglei, un avocat de Kunming militant pour la protection de l'environnement. Il ne fait aucun doute, souligne-t-il, que cette action contre la pollution a été inspirée par les sept autres villes qui, depuis 2008, ont été le théâtre de mouvements semblables, parfois très violents, et qui ont rassemblé jusqu'à 70 000 personnes.

«Problème politique». «Ce type de manifestations pourrait fort