Le délai de deux ans accordé à la France pour repasser sous la barre des 3 % de déficit était nécessaire pour maintenir l’objectif d’assainissement des finances publiques sans étouffer le retour de la croissance. Mais ces deux ans supplémentaires ne sont pas sans contreparties, ils s’inscrivent dans le cadre d’un contrat implicite entre la France et l’Europe.
La Commission européenne promeut une consolidation budgétaire différenciée entre les pays et entre les différents types de dépenses publiques. Cette politique s’accompagne de mesures de croissance pour toute l’Europe : action volontariste de la BCE ; réforme du marché intérieur ; réorientation des fonds structurels ; prêts de la Banque européenne d’investissement ; encouragement au financement des PME et des entreprises sociales ; sans oublier nos 28 lois de régulation financière afin d’éviter la réédition d’une crise comparable à celle de 2008. Les prévisions de la Commission montrent que nous sommes à un moment de vérité pour la France : notre PIB devrait reculer de 0,1 % en 2013. Le nombre de chômeurs n’a jamais été si élevé. Quant au déficit de nos comptes publics, il devrait atteindre 4,2 % du PIB en 2014 à politiques économiques inchangées, contre 2,8 % en moyenne dans la zone euro.
Le report de l’objectif de déficit ne doit pas remettre en question le sérieux budgétaire. Le retour à la bonne gestion de nos comptes publics est d’abord dans notre intérêt à nous, Français. Notre dette publique avoisine désormais le mo