«Silvio Berlusconi ne mérite aucune circonstance atténuante» : en demandant six ans de prison contre l'ancien chef du gouvernement italien dans le cadre du «Rubygate» (en référence à la jeune Marocaine Karima el-Mahroug, surnommée «Ruby, voleuse de cœurs»), la procureure milanaise Ilda Boccassini a tenté lundi de porter le coup final à son adversaire déclaré depuis plusieurs années. Outre la peine de réclusion, la magistrate a réclamé au tribunal de décréter pour Silvio Berlusconi l'interdiction à vie d'exercer toute fonction publique. En clair, de l'éliminer définitivement de la vie politique. Dans sa fougue contre l'ancien chef du gouvernement, «Ilda la rouge» (en raison de sa chevelure rousse et de son tempérament bien trempé) a même commis un lapsus, déclarant à la fin de son réquisitoire «je condamne Silvio Berlusconi», avant de se reprendre : «Je demande la condamnation de Silvio Berlusconi…»
Auparavant, celle qui, au début des années 90, s'était portée volontaire pour prendre la succession en Sicile des juges Falcone et Borsellino, assassinés par la mafia, avait très durement stigmatisé l'attitude du patron de la droite italienne. L'accusant d'avoir «payé des prestations sexuelles avec une mineure» (Ruby avait 17 ans au moment des faits), elle a dénoncé ses pressions sur la préfecture de Milan afin que les fonctionnaires de police qui, en mai 2010, avaient arrêté la jeune femme pour vol, la relâchent immédiatement. Ilda Boccassini a