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Libération

Une enquête contre l'agence AP embarrasse Barack Obama

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Le ministère américain de la Justice a saisi des relevés de l'agence de presse afin de déterminer l'origine d'une «fuite». De nombreuses voix dénoncent une violation de la liberté de la presse.
Le président américain Barack Obama, le 13 mai 2013 à Washington (Photo Saul Loeb. AFP)
par AFP
publié le 14 mai 2013 à 23h50

Très sévère dans sa lutte contre les fuites d'informations confidentielles, l'administration Obama a dû se défendre mardi, justifiant la saisie sans précédent de relevés téléphoniques de l'agence AP par un cas de force majeure qui «mettait les Américains en danger».

L'agence de presse américaine Associated Press (AP) a dénoncé lundi une «intrusion massive et sans précédent» du ministère de la Justice, qui se serait secrètement saisi de deux mois de relevés téléphoniques de l'agence et de certains de ses journalistes. Sous le feu des critiques des organisations de défense de la liberté de la presse, le ministre de la Justice Eric Holder a indiqué que c'était une des fuites «les plus graves» qu'il ait jamais connues dans sa carrière qui avait conduit le gouvernement américain à saisir ces relevés téléphoniques en 2012.

«Ce n'est pas une exagération, cela mettait les Américains en danger et tenter de déterminer qui en était responsable, je pense, exige une action très offensive», a-t-il justifié lors d'une conférence de presse, sans dire si d'autres médias étaient concernés.

Selon AP, l'enquête qui a justifié cette saisie concerne un article sur une «opération de la CIA au Yémen qui a empêché au printemps 2012 un complot d'Al-Qaeda visant à faire exploser une bombe dans un avion pour les Etats-Unis».

Le règlement du ministère prévoit «la saisie de relevés téléphoniques d'organisations médiatiques seulement en certaines circonstances»