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Libération

Le Maroc attend le printemps

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publié le 17 mai 2013 à 19h06

Le Maroc restera-t-il une exception dans le monde arabe ignorant le printemps des peuples, se contentant d'une révolution menée par le palais. La revue Pouvoirs consacre un très riche et très divers numéro au pays de Mohammed VI. Comme le veut le genre, les opinions divergent et les articles dans leurs contradictions démontrent la spécificité et la complexité de la situation marocaine. Un fil rouge relie malgré tout les contributions : la centralité du roi qui, dès les premières manifestations populaires de février 2011, annonça un référendum sur une nouvelle Constitution adoptée avec un score soviétique de 98,5%.

Résultat, comme l'analyse Ahmed Benchemsi, ancien patron de TelQuel et Nichane, dans le meilleur article de Pouvoirs , «des dizaines de milliers de manifestants de février 2011, il ne restait en fin d'année que quelques poignées d'irréductibles ; pas étonnant que l'action réformatrice de Mohammed VI ait été qualifiée de modèle par Hillary Clinton».

Benchemsi, sans illusions sur son pays qu'il a quitté pour se réfugier à l'université de Stanford, démonte le mythe construit par le roi et son entourage de courtisans et d'affairistes, le fameux «makhzen».

Selon lui, rien n’a vraiment changé dans le système despotique du palais. Le roi continue à exercer un pouvoir absolu derrière l’écran de quelques oripeaux démocratiques et demeure la première fortune du royaume. Le journaliste reconnaît l’extrême popularité