Des affrontements opposaient dimanche policiers et salafistes dans la banlieue ouest de Tunis, faisant un mort et au moins une quinzaine de blessés, après l’interdiction du congrès du mouvement salafiste jihadiste Ansar Ashariaa dans la ville de Kairouan. Faute d’avoir pu tenir son congrès à Kairouan, à 150 km de Tunis, bouclée par un impressionnant dispositif de sécurité, Ansar Ashariaa a appelé dans la matinée ses partisans à se rassembler Cité Ettadhamen, bastion salafiste à 15 km à l’ouest de la capitale, déjà théâtre d’affrontements moins graves la semaine dernière.
En milieu de journée, des heurts ont éclaté dans ce quartier où des centaines de salafistes ont érigé des barricades avec des pneus en feu. La police a répliqué avec des tirs de sommation et de lacrymogènes puis déployé des blindés et des bulldozers pour disperser les militants et détruire les barricades. Les salafistes se sont repliés dans le quartier voisin, Intilaka, où les heurts se poursuivaient vers 16 heures. La police essuyait notamment des jets de pierre et de cocktails Molotov.
«Lors des protestations, onze agents de sécurité ont été blessés, dont un grièvement, ainsi que trois manifestants, dont un est gravement blessé», selon le ministère de l'Intérieur qui évoque «plus de 700 (...) islamistes extrémistes» équipés de «mélanges incendiaires, de projectiles et d'armes blanches». Le ministère n'a pas donné de précisions sur la nature des blessures ni sur le nombre d'émeutier