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Libération

Aux Etats-Unis, Obama a droit d’opacité

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La présidence n’a pas obligation de transparence sur l’emploi des drones.
publié le 19 mai 2013 à 21h56

Quatre ou cinq tués vendredi encore au Yémen, sur une route à l’est d’Aden. Le drone a frappé un camion transportant des explosifs, conduit par des membres présumés d’Al-Qaeda dans la péninsule arabique, ont rapporté des sources locales. Comme à son habitude, Washington n’a pas confirmé : la guerre des drones doit rester invisible et secrète.

Depuis son installation à la Maison Blanche en 2009, Barack Obama préside à une multiplication dramatique de l'usage des drones au Yémen et au Pakistan, dans la plus parfaite opacité. Même le nombre de frappes menées par le Pentagone et la CIA - comme celui des victimes - n'est pas connu précisément. «L'administration américaine informe le Congrès, mais elle n'est pas tenue d'informer le grand public, explique Christopher Swift, professeur à la Georgetown University. L'idée est qu'en parler ouvertement risquerait d'aliéner encore davantage l'opinion publique dans les pays concernés. Cela dit, le Congrès est pleinement informé, la transparence est plus grande que dans la plupart des pays européens, notamment en Grande-Bretagne ou en France.»

Décompte. Trois institutions indépendantes, la New America Foundation, le Bureau of Investigative Journalism et la Foundation for Defense of Democracies, tentent le décompte morbide des frappes américaines. Leurs chiffres, légèrement divergents, confirment la forte accélération du programme, en 2009 et 2010 au Pakistan, puis en 2011 et 2012 au Yém