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Libération
Reportage

Venezuela : contre la délinquance, Nicolás Maduro passe par l’armée

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A Caracas, dans le quartier de Petare, les militaires envoyés dans le cadre du plan «Patrie sûre», lancé par le Président, sont bien accueillis par la population.
publié le 20 mai 2013 à 20h36

«C'est génial», s'extasie Betty Dias, une leader communautaire du quartier Unión de Petare, dans l'est de Caracas, d'habitude plutôt critique envers le gouvernement. «Il était temps que ça cesse : on nous a encore tué un gamin il y a dix jours au bout du boulevard, près de la nouvelle église !» En face de chez elle, installés devant un local du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV, au pouvoir), une dizaine de militaires cuisent tranquillement au soleil. Le président, Nicolás Maduro, a lancé il y a une semaine le plan «Patrie sûre», une offensive contre la délinquance qui mine son pays. Près de 3 000 hommes ont été déployés dans six zones prioritaires de la capitale.Le successeur de Hugo Chávez a assuré que le rôle de l'armée ne sera pas de «massacrer le peuple comme elle le faisait sous les gouvernements bourgeois», mais bien de le protéger.

Un gros million d’habitants vivent à flanc de colline dans la zone de Petare, connu pour être le plus grand bidonville d’Amérique latine. Mille membres de la garde nationale - la gendarmerie locale - y sont désormais en faction, contrôlant une quarantaine de points stratégiques. Leur présence aurait d’ores et déjà permis l’arrestation de 14 personnes dans ce quartier où tous les trafics cohabitent et où les armes illégales circulent à profusion.

«Dominos». Sur place, la plupart des citoyens sont ravis. «Les militaires doivent rester et continuer les contrôles d'identit