Carrefour de Netzarim, à Gaza, le 30 septembre 2000. Un homme, Jamal al-Doura, et son fils, Mohammed, sont pris dans un échange de feu entre des militants palestiniens et l'armée israélienne. La seconde Intifada a éclaté deux jours plus tôt. Le cameraman de France 2, présent sur les lieux, filme l'interminable scène du père protégeant le petit garçon. Sur ces images, le correspondant de la chaîne française à Jérusalem, Charles Enderlin, enregistre le commentaire suivant : «Jamal et son fils sont la cible de tirs venus de la position israélienne. Une nouvelle rafale, Mohammed est mort et son père gravement blessé.»
Rapidement, les images vont faire le tour du monde, brandies dans des manifestations anti-israéliennes ou illustrant des timbres-poste au Maroc, en Tunisie, en Iran, en Egypte. Mais elles deviendront aussi le centre de disputes qui remettent en question la description des faits par Charles Enderlin. Le gouvernement israélien a sorti cette semaine un rapport, commandé par le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, concluant : «contrairement au reportage qui dit que l'enfant a été tué, le visionnage des images non montées par la commission montre que l'enfant n'est pas mort à la fin.» En outre, le document officiel estime qu'«il n'y a pas de preuve que Jamal et le garçon ont été blessés de la manière décrite». Benyamin Nétanyahou a par ailleurs affirmé que le reportage «a justifié le terrorisme, l'antisémitisme et la délégitimation d'Isra