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Libération
Récit

Au Cambodge, les élections étranglées par l’inamovible Hun Sen

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Unie, l’opposition a manifesté mercredi pour réclamer un scrutin équitable en juillet.
Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, le 4 février 2013 à Phnom Penh. (Photo Tang Chhin Sothy. AFP)
publié le 23 mai 2013 à 19h46

La guerre a refait surface au Cambodge. Dans les meetings, les inaugurations, les déclarations, elle nourrit le débat politique avant les législatives du 28 juillet pour lesquelles huit partis sont en lice. Elle alimente un climat de tension jugé «préoccupant» et «menaçant» par des représentants des droits de l'homme et de l'opposition. «Intimidations, arrestations, tracasseries administratives, attaques personnelles, nous n'avons absolument pas une campagne libre et équitable, constate Virak Ou, le président du Centre cambodgien des droits de l'homme. Le Parti du peuple cambodgien [PPC, ndlr] au pouvoir contrôle l'armée, la police, la télévision, la commission électorale, le système judiciaire. Toute une machine de propagande sert les intérêts du régime.»

Cette mise en scène de la peur est d'abord le fait du Premier ministre, Hun Sen. Au pouvoir depuis 1985, l'ex-colonel khmer rouge, qui a déserté les purges de Pol Pot en 1977, est devenu le maître incontesté du royaume. Un guide inamovible qui ne tolère guère les opposants qualifiés mercredi de «Khmers rouges», après avoir été comparés à des «terroristes» et menacés d'arrestation il y a quelques jours. En avril, il avait prédit le retour de la guerre civile si l'opposition remportait les élections. Son leader, en exil, Sam Rainsy venait juste de déclarer qu'en cas de victoire, il ne ferait pas obstruction à la justice internationale. Celle-ci tente en vain d'entendre d'e