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Libération
Décryptage

Vers un terrorisme de proximité ?

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L’attentat sanglant contre un soldat, mercredi à Londres, est une nouvelle fois l’expression d’un jihadisme singulier et peu structuré. Donc encore moins déjouable.
publié le 23 mai 2013 à 22h26

Agissant isolés ou avec l'aide de proches, radicalisés par la fréquentation de sites jihadistes (lire page ci-contre), ces solitaires difficilement identifiables représentent aujourd'hui l'une des principales préoccupations des services antiterroristes. L'atroce assassinat mercredi à Londres à coup de couperet de boucher d'un militaire britannique a remis sur le devant de la scène ce problème, deux mois à peine après les attentats à la bombe de Boston menés par deux frères, Tamerlan et Djokhar Tsarnaev (lire page 5), Tchétchènes réfugiés depuis dix ans avec leurs parents aux Etats-unis.

Quel est le profil de ces nouveaux terroristes ?

«Ce sont le plus souvent des jeunes extérieurs à un groupe organisé qui s'exaltent dans leur coin, trouvant leur cible et les techniques qu'ils utiliseront à partir de liens noués sur la Toile», analyse Jean-François Daguzan, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. «Le cauchemar, c'est le loup solitaire + Internet», aime aussi à rappeler Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-po, spécialiste de l'islam radical et auteur notamment de «la Véritable Histoire d'Al-Qaeda» (Hachette-Pluriel). Depuis les attentats de Londres en juillet 2005, menés par de jeunes kamikazes britanniques d'origine pakistanaise, les seules actions jihadistes conduites jusqu'à leur terme en Occident l'ont été par des activistes isolés ou agissant dans une structure fa