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VU D’UKRAINE

De Tbilissi à Kiev, l’égalité est encore loin pour la communauté gay

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La première Gay Pride ukrainienne prévue ce samedi a été interdite.
Lors d'une manifestation contre la gay pride à Kiev le 14 mai. (Photo Sergii Polezhaka. Reuters)
publié le 24 mai 2013 à 21h46

C'est une décision anticonstitutionnelle et très inquiétante.» Pour Stas Mischenko, représentant de l'ONG Gay Alliance Ukraine et organisateur de la première Gay Pride ukrainienne, l'interdiction de manifester dans le centre de Kiev le 25 mai, décrétée jeudi par un tribunal administratif de la capitale, est un coup dur. «Mais nous voulons organiser la Marche de toute manière, dans un autre endroit s'il le faut. C'est le moment ou jamais de nous faire entendre. Si nous ne le faisons pas, personne ne nous aidera.»

Dans l'Ukraine patriarcale, la communauté LGBT n'a pas bonne presse. «Notre position est claire : l'homosexualité, c'est une perversion de la nature, une maladie», dit Iouri Chpirnyi, représentant de l'association chrétienne L'Amour contre l'homosexualité. Sa position est d'ailleurs celle des Eglises orthodoxes, qu'elles soient ukrainienne, russe, ou même géorgienne. Une posture souvent militante, comme on a pu le voir le 17 mai à Tbilissi, la capitale géorgienne : une foule de croyants, dont des prêtres orthodoxes, ont chargé un défilé gay, faisant 17 blessés.

L'organisation de Chpirnyi s'inscrit dans un réseau associatif qui prend en charge de nombreux homosexuels désireux de «guérir». Pour la psychologue Ludmila Gridkovets, «tout système biologique harmonieux doit tendre à la reproduction. Les homosexuels vivent dans un système perverti qui signifie la fin de l'évolution de l'espèce humaine». A Kiev, elle mène des théra