Alors qu'une nouvelle manifestation nationale contre le mariage pour tous est organisée ce dimanche à Paris, la France ne cesse d'étonner ses voisins. Nadine Cattan et Stéphane Leroy, deux géographes qui publient ces jours-ci un Atlas des sexualités aux éditions Autrement, soulignent quelques paradoxes hexagonaux en trois cartes.
Pourquoi se marie-t-on davantage dans certains pays ?
Les facteurs sont multiples et se télescopent. Des critères religieux se mêlent à des critères culturels. En Europe, le mariage recule depuis les années 70, alors qu’aux Etats-Unis la baisse ne commence que dans les années 2000.
Mais les situations restent diversifiées en Europe. Le poids de la religion et des traditions joue par exemple sur le pourtour méditerranéen et en Irlande. Ainsi, si le taux de mariage augmente de 17% en Irlande, au Portugal - autre pays de tradition catholique - il recule de 38%. Les pays d’Europe de l’Est gardent, eux, les acquis d’un passé communiste qui a amoindri le poids de la religion.
En terme de législation, les cas particuliers sont nombreux. Malte, par exemple, n’a légalisé le divorce qu’en juillet 2011. Et aujourd’hui, seul l’Etat du Vatican interdit encore le divorce en Europe. On peut aussi citer Chypre qui connaît une explosion des mariages car les procédures sont simplifiées, on s’y marie presque aussi facilement qu’à Las Vegas.
Les naissances hors mariage ne coïncident-elles pas avec le recul du mariage ?
Ces naissances augmentent partout très vite sur le Vieux Continent, mais surtout dans les pays qui ont donné des droits aux couples non mariés. Elles donnent la mesure des change