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Libération

Peut-on traiter le président portugais de «clown» ?

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C'est ce que doit déterminer la justice portugaise, après qu'un journaliste a utilisé cette formule. Il encourt jusqu'à trois ans de prison s'il s'agit bien d'une «offense à l'honneur» du chef d'Etat.
Le président portugais Anibal Cavaco Silva le 21 janvier 2011 à Lisbonne. (Photo Jose Manuel Ribeiro. Reuters)
par AFP
publié le 24 mai 2013 à 16h56

La justice portugaise a ouvert une enquête vendredi pour déterminer si le fait de traiter le président de «clown», comme l'a fait un écrivain et journaliste portugais, méritait des poursuites pour injure au chef de l'Etat.

«Nous avons déjà un clown. Il s'appelle (Anibal) Cavaco Silva». Cette phrase, qui s'étale ce vendredi à la une du quotidien économique Jornal de Negocios, a été prononcée par le journaliste et écrivain Miguel Sousa Tavares. L'écrivain répondait ainsi, dans une interview au journal, à une question sur l'éventualité de voir apparaître au Portugal une personnalité semblable au comédien et homme politique italien Beppe Grillo.

La formule n'a pas plu au président qui quelques heures après la parution du journal, a demandé au Procureur général de la République de déterminer si elle pouvait être assimilée à «une offense à l'honneur» du chef de l'Etat. Une enquête a aussitôt été ouverte.

«L'offense à l'honneur» du président est passible d'une «peine de prison de 3 ans maximum, ou d'une amende», selon l'article du code pénal que Cavaco Silva a invoqué pour formuler sa demande.

Miguel Sousa Tavares a toutefois rapidement admis, dans des déclarations a l'agence Lusa, avoir été «excessif» dans ses paroles. «Je n'ai aucune considération politique pour Cavaco Silva mais j'en ai pour le chef de l'Etat quel qu'il soit», a-t-il déclaré. Le président portugais, dont le rôle est essentiellement protocolaire,