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Libération
Décryptage

La Suède, un «modèle» violenté

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Les émeutes à Stockholm trahissent la montée des inégalités sociales, dont souffrent les quartiers immigrés.
publié le 26 mai 2013 à 20h56

Après une semaine d’affrontements entre jeunes et policiers, les banlieues suédoises ont retrouvé un calme relatif ce week-end. Encore sous le choc, les Suédois tentent désormais de comprendre ce qui a pu déclencher de telles violences. Au total, depuis le 19 mai, une centaine de voitures ont été incendiées, plusieurs écoles, bibliothèques et commissariats vandalisés et une trentaine de personnes interpellées. Un bilan négligeable, comparé aux émeutes qui ont secoué Paris en 2005 et Londres en 2011. Mais qui interpelle, dans un pays dont le modèle social continue d’être érigé en exemple à suivre, malgré les réformes libérales entreprises depuis vingt ans, qui l’ont largement écorné.

Un phénomène nouveau ?

En décembre 2008, une descente de police dans un local occupé illégalement par une cinquantaine de jeunes, qui protestaient contre la fermeture d’une salle de prière, met le feu aux poudres dans le quartier défavorisé de Rosengård, à Malmö. Jets de pierre contre les forces de l’ordre, voitures brûlées… Les heurts entre jeunes et policiers se poursuivent pendant plusieurs jours. Mais sans susciter l’effroi provoqué par les violences de ces derniers jours à Stockholm. Car Rosengård, avec ses 22 000 habitants (dont 83% nés à l’étranger ou en Suède de deux parents étrangers), son taux de chômage et son niveau de pauvreté records, incarne pour beaucoup l’échec de la politique d’intégration menée par les gouvernements successifs.

La nouveauté c