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Libération
Reportage

Liban : «Ils ont ouvert la bataille sur les ordres de Damas»

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Le monde arabe en ébullitiondossier
A Tripoli, des conflits d’une rare intensité opposent sunnites et alaouites.
publié le 26 mai 2013 à 20h16

Le chant du muezzin fend brusquement le silence pesant de fin de matinée. Un groupe d'hommes traverse en courant la dernière portion de rue qui mène à la petite mosquée Al-Jihad. C'est à ce croisement que l'imam des lieux, le cheikh Mohammed Asmar, «Abou Radwan», a été tué il y a tout juste une semaine par un tir de sniper. Depuis, des hommes armés ont refait surface dans les rues de Bab el-Tebbaneh, à Tripoli. Ils portent pour la plupart des barbes fournies. Postés à plusieurs axes, ils exhibent fièrement leurs kalachnikovs et leurs gilets kaki bourrés de chargeurs. D'autres sentinelles, assises sur des chaises en plastique, fument tranquillement la chicha, la main collée à leurs talkies-walkies. Entre les rues jonchées de détritus, des grandes bâches bleues ont été étendues pour brouiller la vision des snipers. Quelques minutes après la fin de la prière, des rafales dekalachnikov se mettent à claquer, suivies par un tir de mortier. «C'est le dix-septième round de combats depuis 2008, et celui-là est parti pour durer longtemps», lâche Khaled, un habitant du quartier. «Cette fois, c'est plus grave que d'habitude, plusieurs zones qui n'avaient jamais été visées à Tripoli ont été touchées. Nous avons déjà eu douze martyrs en une seule semaine.»

Milices. C'est la première fois que les combats à Tripoli, la grande cité portuaire du Nord et la seconde ville du Liban, atteignent une telle intensité depuis 2008 : 31 morts et p