La Solfatara n'est pas un volcan comme les autres. Difficile d'apercevoir ses flancs ou la silhouette d'un quelconque cratère. Sur la route de Naples à Pozzuoli (Pouzzoles en français), on y accède en passant sous le porche d'une imposante bâtisse rouge fin XVIIIe, toutes terrasses ouvertes sur la mer, avec les îles de Procida et d'Ischia à l'horizon. A l'accueil, Maurizio, l'intendant. Cet homme sans âge est le fidèle gardien des lieux, employé par la famille De Luca, propriétaire de cette porte de l'enfer depuis 1868. Dans la pénombre d'une pièce du rez-de-chaussée, Gianni Ruocco, la soixantaine, attend en silence les groupes de visiteurs. Avant lui, son grand-père et son père ont aussi passé leur vie comme guides chez les De Luca. De l'autre côté de cette énorme maison de trois étages (plus une terrasse), un jardin luxuriant et un verger font oublier un instant qu'on se trouve sur un volcan. A quelques centaines de mètres de là, aucune végétation ne peut survivre. Le cratère est un désert blanc et plat d'environ 800 mètres de diamètre, étendue hostile où des fumerolles crachent de la vapeur à 160°C et de l'anhydride sulfurique. L'odeur est âcre. Les bruits de la ville toute proche ont disparu, sauf, parfois, le ronronnement d'une Vespa qui gravit la route menant aux hauteurs du monstre, 200 mètres plus haut. Un quartier d'habitations y a été construit, bravant toutes les précautions de sécurité. Tout en haut, quelques fermiers ont installé étables et vergers. C
grand angle
Ma maison aux portes de l’enfer
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par Dino Di Meo
publié le 26 mai 2013 à 19h06
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