Peu à peu, une image émerge. Différente de celle des loups solitaires exaltés, autoendoctrinés et impossibles à repérer présentée dans les heures qui ont suivi le meurtre, mercredi, d’un soldat britannique. Michael Adebolajo, 28 ans, et Michael Adebowale, 22 ans, deux Britanniques d’origine nigériane, ont bien agi seuls. Mais ils étaient connus depuis plusieurs années des autorités, et particulièrement des services secrets britanniques du MI5. Et le chemin qui les a menés à cette attaque sauvage, à coup de couteaux de boucher contre un jeune soldat qui marchait dans une rue du quartier londonien de Woolwich, a été ponctué de rencontres et de voyages, qui ont sans aucun doute nourri leur fanatisme.
Passage. Le Foreign Office a reconnu hier que Michael Adebolajo avait été arrêté en 2010 au Kenya. Les autorités locales l'avaient interpellé avec un groupe de six autres individus, alors qu'ils venaient d'arriver à Kisingitini, sur l'île de Pate, au large du Kenya, un point de passage vers la Somalie, pays qu'il était accusé de vouloir rejoindre pour intégrer le groupe islamiste al-Shebab. Après quelques jours en cellule, où il avait reçu une assistance des autorités consulaires britanniques, il avait été expulsé vers le Royaume-Uni.
A son retour, a raconté son beau-frère à l'Independent on Sunday, il aurait été «harcelé» par le MI5 pour qu'il devienne un de leurs informateurs, mais aurait refusé de collaborer. Michael Adebowale, l'autr