Sortir Berlusconi par la petite porte. Celle de l’inéligibilité. Le projet trotte dans la tête des élus du Mouvement 5 étoiles (M5S) de Beppe Grillo et met en difficulté le Parti démocrate (PD), la formation de centre gauche du président du Conseil, Enrico Letta. Les parlementaires de la formation populiste envisagent d’éliminer politiquement le patron de la droite en déclarant tout simplement qu’il n’a pas le droit de siéger au Sénat. Cela en vertu d’une loi datant de 1957 interdisant aux bénéficiaires de concessions publiques d’entrer au Parlement.
Formellement, en tant que propriétaire de trois chaînes de télé autorisées contre paiement d’une licence à l’Etat, le Cavaliere n’aurait jamais dû pénétrer dans l’Hémicycle. Mais, vainqueur en 1994 de sa première compétition électorale, sa majorité s’était bien gardée de ressortir la vieille loi. Puis ses conseillers avaient trouvé une formule visant à montrer qu’il était certes l’actionnaire principal de son empire, Mediaset, mais que le titulaire de la licence - et par conséquent le seul inéligible - était l’administrateur du groupe, Fedele Confalonieri. Entre-temps, la gauche, revenue au pouvoir en 1996 et 2006, avait laissé tomber la procédure en estimant qu’il y avait mieux à faire. Reste que l’arrivée en force au Parlement du M5S a remis le problème à l’ordre du jour. Les troupes de Beppe Grillo sont en effet décidées à présenter une motion pour faire coup double. D’une part tenter de pousser le leader de la droite dehors,