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Lassés, les Italiens tournent le dos à Grillo

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Municipales . Le mouvement populiste est le grand perdant des scrutins partiels de dimanche.
par Eric Jozsef, De notre correspondant à Rome
publié le 27 mai 2013 à 22h06

Après des mois de crises et une longue impasse gouvernementale résolue il y a seulement trois semaines avec la formation du cabinet d’Enrico Letta, les électeurs transalpins ont manifesté, dimanche, une véritable indigestion politique. Fatigués, les 7 millions de votants appelés aux urnes ont déserté le premier tour des municipales partielles, y compris à Rome. L’abstention a atteint près de 38% soit 16 points de plus qu’en 2008. Un record dans un pays attaché aux institutions à l’échelon local. A Roccaforte del Greco,en Calabre, l’élection a été annulée en raison de la trop faible participation (11%).

Selon les premières estimations, l'abstention aurait principalement favorisé le centre gauche alors que le scrutin a par ailleurs marqué un très net recul du Mouvement Cinq étoiles (M5S) de Beppe Grillo qui avait créé la surprise fin février en devenant avec plus de 25% des suffrages le premier parti du pays. A Rome, le mouvement populiste avait même triomphé avec 27,3% des voix. Il serait tombé à environ 12%. A Imperia en Ligurie, le M5S était à 34% il y a trois mois. Il aurait chuté à moins de 25%. «Le mouvement avait bâti son succès à partir de deux éléments, analysait avant le vote le politologue Roberto Weber, la rancœur envers des partis et une vraie volonté de changement. Sur ce second aspect, il y a eu une grande désillusion.»

En multipliant les gaffes, en se disputant sur la gestion des indemnités parlementaires ou encore en se présentant contre tout c