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TRIBUNE

Assata Shakur, une Angela Davis oubliée

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Sur la liste des «terroristes» les plus recherchés par les Etats-Unis figure désormais, pour des faits remontant à 1971, une militante pour la libération des peuples noirs.
publié le 28 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 30 mai 2013 à 13h30)

Sur la liste des «terroristes» les plus recherchés par les Etats-Unis figure désormais une femme dont la tête est mise à un prix conséquent : 2 millions de dollars à ceux qui permettront sa capture. En mai 2013, Assatta Shakur est ainsi érigée au rang d’ennemie combattante de l’Amérique alors qu’elle est depuis 1984 à Cuba où elle a obtenu le statut de réfugiée politique. Shakur est une fugitive, en cavale depuis son évasion de prison en 1979. Pour ceux qui l’ont condamnée et réclament son extradition aujourd’hui, elle est une tueuse de policiers. Pour d’autres, elle est une prisonnière politique qui a fui un déni de justice, des années de harcèlement policier et de brutalité pénitentiaire. Mais quel que soit le regard porté sur son passé, il s’agit d’événements survenus il y a quarante ans. On s’interroge sur l’anachronisme de sa mise à l’index qui étonne beaucoup outre-Atlantique. Quel est ce crime imprescriptible qui lui vaut de voisiner aujourd’hui avec les sbires de Ben Laden ?

Joanne Chesimard, jeune Afro-Américaine de New York, prend en 1970 le nom d'Assatta Shakur, signe de son engagement politique en faveur de la libération des peuples noirs dont elle réclame l'émancipation au sein du Black Panther Party for Self-Defense (BPP) et de la Black Liberation Army (BLA). Comme de nombreux Afro-Américains dans les années 70, elle ne se satisfait pas de ce que la génération précédente a obtenu par la non-violence. Révolutionnaires, les militants du «Black Power» réclament le