Le pire n’est pas toujours certain. On ne peut heureusement pas exclure que cette conférence de paix voulue par les Russes et les Américains se réunisse bel et bien dans les semaines à venir, qu’un accord y soit trouvé sur une période de transition durant laquelle les pouvoirs d’Al-Assad seraient remis à un exécutif provisoire, que cela débouche sur un cessez-le-feu et que la Syrie s’achemine ainsi vers des élections sous contrôle international qui puissent mettre terme à son calvaire et préserver son unité.
Il faut le souhaiter puisque ce bain de sang en serait arrêté et que tout le Proche-Orient éviterait par là qu’un morcellement ethnico-religieux de ce pays ne provoque, par ricochets, l’éclatement de l’Irak, du Liban et de la Jordanie et que toute la région ne plonge alors dans une guerre généralisée dont on ne verrait plus la fin. L’enjeu est énorme car ce sont toutes les frontières d’une région vitale pour l’économie internationale, artificiellement dessinées par les empires britannique et français, qui pourraient s’effondrer les unes après les autres si le conflit syrien se prolongeait. Mais quelles sont les chances de voir le régime et l’insurrection parvenir maintenant à un compromis ? Elles sont faibles, extrêmement incertaines pour cinq raisons.
La première est que le clan Assad a si bien généralisé la torture, bombardé les villes tenues par l’insurrection, passé par le fil de l’épée des agglomérations entières et recouru, depuis plusieurs mois, à l’arme chimique qu