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Libération
TRIBUNE

Le long du mur, avec les Combattants pour la paix

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(Dessin Alain Brillon)
par Camille Laurens et Gisèle Sapiro, sociologue au CNRS
publié le 30 mai 2013 à 19h06

Nous longeons le mur de séparation qui borde les nouvelles routes construites pour relier les colonies de la zone C des territoires occupés de Cisjordanie à la ville de Jérusalem, dans la fourgonnette des Combattants pour la paix. Cette organisation fondée en 2005 est animée, entre autres, par deux pères, Bassam et Rami, un Palestinien et un Israélien, qui ont tous deux perdu leur fille, le premier par un tir de soldat, le second dans un attentat. Ils se sont associés pour promouvoir le dialogue et la paix entre les deux peuples. L'objectif est de constater et faire connaître ce qui se passe sur le terrain, précise Adi, l'une des trois membres du mouvement qui nous accompagnent. Adi une étudiante, comme Teddy. Au volant, Michal, qui travaille comme conseillère dans le domaine de la santé mentale. C'est la sociologue Eva Illouz qui nous a invitées à nous joindre à cette «excursion politique».

A l’entrée de Bethléem, en se rendant vers la Tombe de Rachel, un des Lieux saints que se disputent les parties, on aperçoit un groupe de travailleurs palestiniens qui attend, tête baissée, de passer le check-point pour pouvoir rentrer chez eux après une rude journée de travail. Bethléem, comme la plupart des villes de Cisjordanie, se situe depuis les accords d’Oslo dans la zone A, qui relève de l’Autorité palestinienne. Elle représente 18% des Territoires. Le mur la sépare de la zone C où sont implantées les colonies, et qui est entièrement sous contrôle israélien. Cette zone C