Ce n’est pas pour ses photos, seins nus, qu’Amina Sboui, 19 ans, comparaissait hier devant le tribunal de Kairouan. L’accusation retenue contre la première Femen de Tunisie n’a officiellement rien à voir avec les clichés qui avaient fait scandale lors de leur parution sur Facebook, en mars.
Le 19 mai, Amina s'était rendue dans la ville de Kairouan pour défier les jihadistes d'Ansar al-Charia, qui devaient y tenir leur congrès annuel, finalement interdit par le ministère de l'Intérieur. La jeune femme a quand même tagué «Femen» sur le muret du cimetière, situé au pied de la Grande Mosquée, monument du patrimoine islamique, provoquant la colère des habitants. Après avoir embarqué la jeune femme, la police a trouvé dans son sac à dos, aux côtés d'une banderole proclamant que «la femme tunisienne est une femme libre», un spray lacrymogène. Suffisant pour le procureur, qui a ordonné son placement en détention provisoire, jusqu'au procès d'hier.
A Kairouan, devant le tribunal comme à l'intérieur, les gens se pressent pour y assister, dans une ambiance hystérique. A l'arrière de la salle d'audience, les proches d'Amina contemplent le triste spectacle. Il a été dit que ceux-ci avaient «séquestré» la jeune femme. «Pas du tout, niait son père, Mounir, avant l'ouverture du procès. On avait peur pour elle.» En rupture avec sa famille depuis l'adolescence, Amina a été rattrapée par cette dernière, après la publication des photos. Retenue chez elle, la ly