Pauline Peretz, auteure d'une mémorable anthologie sur New York, s'attaque à la question des identités raciales en Amérique. La chercheuse au Centre d'études nord-américaines (EHESS) part d'une idée rabâchée, surtout après l'élection d'Obama. Les Etats-Unis seraient entrés dans une ère post-raciale : la «race [ne serait] plus un prisme pertinent pour analyser la société américaine». A voir. Plusieurs chercheurs s'emparent de la question grâce à des recensions d'ouvrages novateurs sur le sujet. Dans le chapitre «Frères militants», Pap Ndiaye revient sur un livre de Nicole Lapierre, Causes communes, des juifs et des Noirs. Simon Hall, d'après l'ouvrage du sociologue Doug McAdam,Freedom Summer, plonge dans l'Amérique radicale des années 60 et relate une «expérience transformatrice» : des étudiants du nord venus travailler durant l'été 1964 auprès d'activistes confirmés et d'Afro-Américains dans un camp du Mississipi. Tous les participants eurent ensuite un vécu politique radical. L'un d'eux résume sa métamorphose : «J'étais un démocrate progressif tendance Peace Corps, je suis devenu un gauchiste furieux et obsessionnel.» A partir de Not Even Past («le poids du passé») de l'historien Thomas J. Sugrue, Andrew Diamond introduit la notion de racisme post-racial : «Une combinaison de racisme culturel et d'indifférence à la couleur de la peau.»
L'ouvrage se referme sur une note positive, «l'Amérique, modèle de civilité