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Libération

Discriminations : le Parlement sud-coréen cède aux homophobes

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publié le 4 juin 2013 à 21h26

Comme Frigide Barjot, Yoon Kyeong-won s'est battu pendant des semaines contre un projet de loi ouvrant des droits aux homosexuels de son pays. «La notion de couple ou de famille homo est contraire à notre culture coréenne», explique ce représentant d'une fédération chrétienne. Contrairement à la Française, le Sud-Coréen a eu gain de cause. Devant l'acharnement de l'Eglise protestante, le projet de loi antidiscrimination, qui était pourtant sur le point d'être adopté au Parlement, a été abandonné. «On en est arrivé à un stade où le débat rationnel est tout simplement impossible. On nous a traités d'homosexuels et même de pro Nord-Coréens», expliquent Kim Han-gil et Choi Won-sik, députés du parti progressiste et instigateurs du texte.

Bien loin d'autoriser une union homo, le projet avait pour vocation d'interdire toutes formes de discriminations, comme le recommande le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Mais aux yeux des chrétiens, qui représentent 30% de la population, il ouvrait la porte à toutes sortes de dérives. Chez les plus conservateurs, l'idée de renforcer la liberté d'opinion a réveillé le vieux démon de la menace communiste venue du nord. La reconnaissance des minorités sexuelles a elle aussi suscité de nombreux fantasmes : «Si la loi passe, les instituteurs se mettront à enseigner la sodomie à l'école», prévenait le leader chrétien Lee Young-hee sur une chaîne de télé la semaine dernière. Et de poursuivre : «Notre liberté religieu