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Libération
Reportage

Guerre de positions à Alep, ville figée et détruite

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Alors que les rebelles ont repris les deux tiers de la cité, les combats diminuent en intensité. Misant sur une guerre d’usure, les rebelles attendent leur heure.
publié le 4 juin 2013 à 22h06

Ces derniers temps, les journées d'Abou Suleimane, un professeur d'arabe de 29 ans, sont plutôt mornes. Du matin au soir, le rebelle reste assis sur une chaise à l'angle de deux ruelles de la vieille ville d'Alep. Chargé de contrôler les entrées vers le souk et la grande mosquée des Omeyyades, il n'a pour distraction que quelques conversations avec les rares commerçants venus s'enquérir de l'état de leur échoppe. «Il faut reconnaître que c'est assez calme comparé aux combats de cet été et de cet hiver. Les soldats d'Al-Assad sont toujours là, à quelques centaines de mètres, et je ne pense pas qu'ils soient très nombreux. Mais nous n'avons pas assez de munitions pour les combattre. Il n'y a rien à faire d'autre qu'attendre», explique-t-il, en montrant son chargeur de kalachnikov à moitié vide.

A l’instar de celui de la vieille ville, les fronts qui fracturent Alep se sont figés. Après des mois de combats acharnés, sauvages parfois, rebelles et soldats du régime s’affrontent toujours, mais de manière sporadique. Il y a encore des tirs de snipers et d’artillerie, parfois de Scud, mais, les bombardements des hélicoptères et des Mig gouvernementaux se sont raréfiés. En face, les rebelles contrôlent environ les deux tiers de la cité, mais ils progressent lentement, venelle après venelle, barre d’immeubles après barre d’immeubles. L’heure n’est plus aux assauts mais à la guerre de positions.

Dans la vieille ville, la ligne de front serpente sur les dalles de la gran