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Libération
Récit

La Chine, reine du pétrole en Irak

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Dix ans après la chute de Bagdad, le grand gagnant de la course au pétrole irakien n'est pas celui que l'on croit. La frénésie d'achat de pétrole dont fait preuve Pékin inquiète, y compris en Chine.
Le champ pétrolifère d'al-Ahdab, dans la province irakienne de Wasit, en septembre 2011, exploité par la China National petroleum Corporation. (Photo Mohammed Ameen. Reuters)
publié le 4 juin 2013 à 10h21
(mis à jour le 4 juin 2013 à 10h53)

Le président américain George W. Bush a-t-il vraiment décidé d'envahir l'Irak en 2003 pour s'emparer de son pétrole ? Aujourd'hui en tout cas, constate le New York Times, ce sont les entreprises pétrolières d'Etat chinoises qui achètent près de la moitié de la production irakienne, qui atteint un total de 1,5 millions de barils par jour. Et il est fort probable que la Chine renforce encore sa quote-part dominante dans les années à venir. «Les Chinois sont les principaux bénéficiaires du boom pétrolier de l'après-Saddam», reconnait un expert cité par le Times. «On s'est fait avoir», reconnait pour sa part Michael Makovsky, qui occupait un poste de responsable américain du département de la Defense sous l'administration de Georges W. Bush.

La Chine est devenue l'an dernier le plus gros importateur de pétrole au monde. Dans une rare interview accordée en 2012 au Wall Street Journal, le président du géant China Petrochemical Corp., Fu Chengyu, s'inquiéte de l'appétit d'ogre de son pays. Si la Chine poursuit sur sa trajectoire, calcule-t-il, elle importera en 2020 plus de 600 millions de barils de brut (contre environ 460 millions l'an actuellement). «Si nous ne changeons pas, s'inqui