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Analyse

La France plus va-t-en guerre que l’Amérique

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Craignant un enlisement à l’irakienne, Washington affiche la plus grande prudence.
publié le 4 juin 2013 à 22h36

«Toutes les options sont sur la table.» L'affirmation de Laurent Fabius, qui fait suite à l'accusation portée contre «le régime et ses complices» d'avoir utilisé du gaz sarin contre la rébellion, sonne un peu comme une déclaration de guerre. En tout cas, elle pose la question d'une intervention militaire en Syrie. «Ou bien on décide de ne pas réagir, ou bien on réagit, y compris d'une façon armée là où est produit, stocké le gaz, [mais] nous n'en sommes pas là», a déclaré le ministre.

«Règle du jeu». Une question à laquelle Washington, l'un des principaux partenaires de Paris dans la crise syrienne, a d'ores et déjà répondu : pas question. Le prétexte avancé par la Maison Blanche, via son porte-parole : les indices ne sont pas concluants. «Nous devons augmenter le faisceau des preuves en notre possession […] avant de prendre une décision. Il nous faut enquêter davantage.» On est donc loin de la déclaration claironnante de Barack Obama, qui, dans le passé, avait assuré que le recours à des armes chimiques changerait la «règle du jeu» en Syrie.

A l'évidence, c'est du côté américain que «la règle du jeu» a changé. Car les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par le régime commencent à s'accumuler, et la CIA n'est certainement pas la dernière a en disposer. Même la prudente commission d'enquête de l'ONU estimait hier qu'«il y a des motifs raisonnables de penser que des quantités limitées d