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Libération

Le monde vu de l’Elysée

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publié le 4 juin 2013 à 20h36

L'Europe sort de ses ornières. Cela s'est fait à bas bruit mais, avec la publication, jeudi, de la «contribution» franco-allemande aux débats du prochain Conseil européen et les propositions avancées, quinze jours plus tôt, par François Hollande, l'Union prend un nouveau départ.

La zone euro devrait bientôt coordonner ses politiques économiques, harmoniser ses politiques fiscales et sociales, en finir avec la trop longue anomalie qu’était la coexistence d’une monnaie unique et de dix-sept politiques, se doter d’une gouvernance commune et s’affirmer en union politique au cœur du plus vaste ensemble qu’est l’Union.

C’est une révolution mais, à entendre le récit qu’on en fait à l’Elysée, tout aurait été simple, logique, inscrit dans une nécessité qui allait forcément s’imposer. Lorsqu’ils se sont retrouvés face à face, François Hollande et Angela Merkel étaient sur la défensive. Le Président devait faire admettre l’idée que le rétablissement des comptes publics était inséparable, à ses yeux, d’un effort de relance collective de la croissance. Il devait également convaincre l’Allemagne qu’il n’était pas question de lâcher un seul des pays de l’euro, pas même la Grèce.

La chancelière, pour sa part, ne voulait pas paraître céder quoi que ce soit sur l'absolue priorité qu'elle donnait à la «consolidation budgétaire», à ce qu'elle tenait pour la condition préalable et sine qua non d'un retour à la croissance. Elle le voulait d'autant moins que ni sa coalition