L'ancien confident de Bradley Manning a reconnu mardi, au deuxième jour de son procès, le caractère fragile du jeune soldat qui, selon lui, n'a pas dit «un mot» contre les Etats-Unis lorsqu'il a divulgué des dizaines de milliers de documents secrets. L'accusation de «collusion avec l'ennemi», en l'occurrence Al-Qaeda, Manning, est au coeur du l'argumentaire du gouvernement américain dans le procès en cour martiale de Bradley Manning, qui encourt la prison.
Appelé à la barre sur la base militaire de Fort Meade (Maryland), Adrian Lamo, pirate informatique auquel Manning s'était confié en ligne, a reconnu, sous le feu des questions de l'avocat de la défense Me David Coombs, que son ami de la Toile n'avait pas dit «un mot contre les Etats-Unis» ni sur un «désir d'aider l'ennemi». «Il vous a dit qu'il était toujours à la recherche de la vérité?» a demandé l'avocat, «c'est quelque chose que j'ai effectivement ressenti, oui», a répondu Lamo. «Il vous a demandé ce que vous feriez, si vous tombiez sur des informations horribles qui ne sont pas dans le domaine public?». «Il a dit qu'il voulait rendre ces informations publiques?» «Il voulait que les gens voient la vérité?» «Oui», a acquiescé à chaque fois Adrian Lamo.
Et quand le témoin, qui a reconnu souffrir du syndrome Asperger, une forme d'autisme, a demandé à son confident «pourquoi il ne vendait pas tout ça à la Russie ou à la Chine», Manning lui a répondu: