Les indices, des témoignages de victimes aux récits de médecins syriens, s'accumulaient depuis plusieurs mois. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, l'a confirmé hier soir : des armes chimiques ont bien été employées en Syrie. «Nous n'avons aucun doute sur le fait que les gaz ont été utilisés […]. Les conclusions du laboratoire sont claires. Il y a eu du gaz sarin», a-t-il déclaré hier sur France 2. Cette confirmation intervient le jour même de la publication d'un rapport de la commission d'enquête des Nations unies, qui pointe la «réalité quotidienne» des crimes de guerre et contre l'humanité en Syrie. L'usage avéré d'armes chimiques interdites pose désormais la question d'une intervention étrangère. Les Etats-Unis, qui ont comparé à plusieurs reprises l'utilisation de telles armes à «une ligne rouge», se sont empressés d'affirmer dès hier soir que davantage de preuves étaient nécessaires avant de prendre une décision (lire page ci-contre).
Échantillons. Les conclusions françaises se basent sur des analyses, réalisées dans le laboratoire du Bouchet, dépendant de la Direction générale de l'armement (DGA), de deux lots d'échantillons récupérés ces dernières semaines en Syrie. Le premier provient de Jobar, dans la banlieue de Damas, la capitale, et a été fourni aux autorités françaises par deux journalistes du Monde. Des résidus de sarin ont été détectés dans des prélèvements d'urine qui av