L’Association tunisienne des femmes démocrates, dont Ahlem Belhaj est la présidente, est parmi les rares à dénoncer la violence des attaques que subit la Femen Amina.
Comment expliquer les réactions virulentes aux actions des Femen ?
Voir une femme nue en pleine rue défie toutes les règles sociales et, dans la vague actuelle de conservatisme, la société n’a pas envie de voir ça. A droite, mais aussi à gauche. Parce que la gauche considère que le fait divers prend souvent le dessus sur les débats, sur les nombreux choix stratégiques que la Tunisie doit faire en ce moment.
Les Femen desservent-elles votre cause ?
La question ne se pose pas en ces termes. Il y a des positions de principe à avoir. Je suis pour la pluralité des formes d’expression, même si je peux comprendre les réactions de ceux qui trouvent leur mode d’action excessif. Les Femen nous questionnent sur la liberté d’expression : accepte-t-on, ou pas, toutes ses formes ? Leur modalité de lutte est extrême, ce ne sera jamais celle que nous adopterons, mais nous la respectons.
Pourquoi Amina est-elle peu soutenue, y compris chez les progressistes ?
Elle n’est pas populaire, il n’est donc pas populaire de la soutenir. Certaines de nos membres pensent qu’en prenant sa défense, nous commettons un suicide politique. Mais nous soutenons toujours les femmes contre toutes formes de violences. Amina est victime de violences politiques, d’abord, puisqu’elle a faill