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Libération
Reportage

La Tunisie veut rhabiller les Femen

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Femen, la guerre des «sextrémistes»dossier
Le procès de trois Européennes venues soutenir Amina, la première Tunisienne à manifester topless, s’est ouvert hier.
Des militantes du groupe Femen sont arrêtées alors qu'elles manifestent devant le palais de justice de Tunis, le 29 mai. (Photo Fethi Belaid. AFP)
publié le 5 juin 2013 à 21h46

Pas de gros titres dans les journaux, pas de rassemblements pro ou anti devant le tribunal de Tunis. C'est sans drame que s'est ouvert hier le procès des trois Femen européennes, jugées pour «atteinte à la pudeur». Loin du psychodrame que leur action topless avait suscité il y a une semaine devant le même tribunal. Loin du déferlement de haine qui avait accueilli la semaine dernière, lors de sa comparution en justice, Amina Sboui (lire aussi page Portrait), la Femen tunisienne, avec laquelle les trois Européennes étaient venues marquer leur solidarité.

Devant le palais de justice, une femme, coutumière des procès sensibles, a tout de même assuré le spectacle. A la quinzaine de personnes qu'elle a réussi à intéresser, elle a crié que «la Tunisie est un pays arabe et musulman», tandis que sa commère expliquait que «Dieu permet le péché, mais discret et caché». Une autre est venue se planter au milieu des journalistes avec un panneau «Je soutiens les Femen et je trouve regrettable que les femmes ne soient pas là aujourd'hui», avant de se la faire déchirer par une poignée d'hommes. «Une pancarte pour le développement économique, d'accord, mais pas pour encourager des putes à montrer leurs seins», fulminait l'un d'eux. «Un joli cirque, tout ça, à cause des forces étrangères qui veulent mainteni