Achacun son style et sa stratégie : dès vendredi, François Hollande a officiellement confirmé l'enlèvement de deux journalistes en Syrie, sans donner leurs noms, pourtant déjà connus, mais en défendant le rôle de la presse qui «doit pouvoir circuler en Syrie pour donner des informations qui sont attendues dans le monde entier». Il y a plus de trois ans, le 30 décembre 2009, Nicolas Sarkozy avait lui aussi été confronté à l'enlèvement de deux journalistes, en Afghanistan, Stéphane Taponier et Hervé Guesquière, comme on l'apprendra tardivement puisque leurs noms resteront longtemps secrets.
Une polémique avait vite éclaté après les accusations de Claude Guéant sur leur «imprudence coupable». Le secrétaire général de l'Elysée avait évoqué la colère de Nicolas Sarkozy à l'annonce du rapt. Les journalistes «ne doivent pas rechercher le scoop à tout prix», avait renchéri Guéant.
Virage. Sarkozy n'avait en revanche montré aucun état d'âme sur le paiement d'une rançon pour les libérer. Virage à 180 degrés avec Hollande : pour les otages, les rançons sont désormais hors sujet, a-t-il expliqué début février. Une prise de position catégorique qui intervenait au lendemain des révélations de l'ancienne ambassadrice américaine au Mali, Vicki J. Huddleston, selon laquelle la France avait payé une rançon «d'environ 17 millions de dollars» (soit 13 millions d'euros) après l'enlèvement, en septembre 2010, de sept Français