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Rappelé à l’ordre par Bruxelles, Erdogan baisse d’un ton

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Turquie . Vendredi, la place Taksim, au cœur d’Istanbul, était occupée par des milliers de manifestants, pour la huitième nuit consécutive.
publié le 7 juin 2013 à 22h16

Pour la première fois depuis le début de la contestation place Taksim, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a esquissé vendredi un geste d'apaisement envers les manifestants. Un peu contraint et forcé après avoir été rappelé à l'ordre sans trop de ménagement par l'Union européenne : venu lui rappeler ses devoirs, le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, lui a dit que «le recours excessif à la force n'a pas sa place dans une démocratie».

Erdogan a bien tenté d'esquiver en dénonçant le «deux poids, deux mesures» des critiques européennes. «Des événements similaires se sont produits dans plusieurs autres pays aussi, en Grèce, en France, en Allemagne. Que diront ceux qui essaient de nous faire la leçon de Occupy Wall Street ?» a-t-il demandé, sans tenir compte du fait qu'aucun de ces mouvements européens n'a connu un tel niveau de répression, alors qu'en Turquie, on compte déjà trois morts et 4 785 blessés, dont 48 graves.

Recep Tayyip Erdogan a toutefois mis une sourdine à ses vitupérations contre l'opposition, la veille encore qualifiée d'«extrémiste» voire de «terroriste». «Nous sommes contre la violence, le vandalisme et les actions qui menacent les autres au nom des libertés», a-t-il dit lors d'une conférence à Istanbul sur l'Europe. Mais «nous accueillons de tout cœur ceux qui viennent avec des exigences démocratiques».

La Bourse, qui avait chuté jeudi, quand le leader turc, encore en vis