Des groupes armés embrassés dans la haine comme un nœud de serpents jetés sur le carrelage froid du palais présidentiel du Burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Voilà ce que fut la dernière ligne droite des négociations pour forcer les groupes armés, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), à déposer les armes à Kidal et dans tout le nord du Mali afin de conduire le pays au premier tour de l’élection présidentielle, prévue le 28 juillet.
Les tractations ont duré tout le week-end.«L'accord transitoire de paix sera paraphé», assurait hier l'un des médiateurs suisses, qui imaginait déjà que le patient malien, une fois purgé de ses groupes armés, marchera à nouveau d'un pas assuré vers la démocratie et le progrès. «Nous ne sommes pas dupes : il y aura une élection, mais de là à dire qu'elle sera démocratique, je ne m'y risquerais pas», glissait pourtant un diplomate des Nations unies en marge des réunions.
Cet «accord intérimaire» n'attendait hier soir que le paraphe des parties concernées, selon l'entourage proche de Tiébilé Dramé, 58 ans, l'émissaire du pouvoir malien. Mais certains, à l'intérieur même du gouvernement, «jouent en sous-main la carte de l'enlisement pour retarder ces élections et garder leurs postes», selon une autre source interne à la négociation. Reste q