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Libération

La révolte paisible réveille la poigne d’Erdogan

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Après dix jours d’une contestation qui s’étend désormais aux grandes villes turques, le Premier ministre passe à l’offensive et mobilise ses partisans.
publié le 9 juin 2013 à 22h22

Jamais depuis le début de la contestation, il y a dix jours, les manifestants n'ont été aussi nombreux à défier dans la rue le Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. «Partout c'est Taksim, partout c'est la résistance» : ce slogan a été scandé par les dizaines de milliers de personnes qui, samedi soir et hier, ont afflué sur la place devenue l'épicentre du mouvement (lire ci-contre). Les manifestants ont dansé et chanté toute la nuit, brandissant des bouteilles de bière pour narguer un gouvernement qui avait tenté d'imposer des restrictions à la consommation d'alcool. Cela tenait de la kermesse et du stade de foot, avec les fumigènes des supporteurs de Besiktas, Fenerbahçe et Galatasaray faisant pour une fois la fête au coude à coude.

Meetings. Ils étaient aussi des milliers à défiler à Izmir, bastion laïc au bord de la mer Egée. Dans la capitale, Ankara, de violents affrontements ont éclaté dans la nuit lorsque la police est intervenue avec des canons et des gaz lacrymogènes pour empêcher une partie des 10 000 manifestants rassemblés au centre-ville de marcher sur le Parlement. Ceux-ci n'en ont pas moins réussi à occuper le Kugulu Park (le parc aux cygnes), installant leurs tentes au cœur de la capitale, non loin du bâtiment de la «grande assemblée nationale». «Cela f