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Libération
Décryptage

Elections au Mali, à n’importe quel prix ?

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publié le 10 juin 2013 à 21h06

Le pouvoir malien et les rebelles touaregs ont poursuivi hier les négociations en vue de conclure un accord sur l’élection présidentielle, prévue le 28 juillet. Alors que Paris fait le forcing sur le respect du calendrier électoral, les Nations unies font part de leurs réserves.

Pourquoi un tel forcing de Paris ?

Après avoir ordonné le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, François Hollande redoute plus que tout un enlisement militaire au Mali. Il s'est engagé à limiter la présence française à 1 000 hommes à la fin de l'année (contre 3 500 actuellement), passant le relais aux Casques bleus. En déplacement à Tulle, en Corrèze, le chef de l'Etat a déclaré dimanche que l'opération «Serval» ne serait «vraiment terminée qu'une fois les élections accomplies». Auparavant, il s'était dit «intraitable» sur l'organisation d'un scrutin en juillet, froissant la classe politique malienne. Seconde raison : le président par intérim, Dioncounda Traoré, dispose d'une faible légitimité, et donc d'une faible autorité, alors que le chef des ex-putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo, refuse toujours de quitter la scène locale. Le nouveau pouvoir pourra entreprendre les réformes indispensables, juge-t-on en France, tout en lançant un véritable processus de réconciliation avec les Touaregs.

Un scrutin aussi rapide peut-il être organisé ?

Techniquement, oui. En 2009, un recensement biométrique av