De la Roche Tarpéienne, la gauche italienne est remontée sur le Capitole. Assommé et au bord de l’implosion après les législatives de février, le Parti démocrate (PD) du président du Conseil, Enrico Letta, a hier triomphalement reconquis Rome au cours d’élections municipales partielles. Avec près de 64% des suffrages, le chirurgien Ignazio Marino a défait le maire sortant du Parti de la liberté de Silvio Berlusconi, Gianni Alemanno.
Ancien ministre (post-fasciste) de l’Agriculture, ce dernier s’était imposé en 2008 dans le sillage de la victoire du «Cavaliere» aux élections nationales et à la suite d’une campagne débridée sur le thème de la sécurité. Au bout de cinq ans de mandat marqués par une gestion calamiteuse et plusieurs scandales de corruption, le patron de la droite romaine n’a pas réussi à remobiliser les électeurs entre les deux tours. Il y a quinze jours, il avait accroché un ballottage avec douze points de retard, mais dans un contexte d’abstention record (48%). Au second tour, le taux de participation a encore diminué (de quatre points), comme dans toutes les villes d’Italie concernées par le scrutin.
Scandale. «Le résultat est net», a immédiatement reconnu Alemanno, qui a été abandonné à son sort par Berlusconi. Le nouveau maire Marino, 58 ans, représente l'aile gauche du Parti démocrate. Professeur de renom, spécialiste des greffes de foie et de reins, ce catholique progressiste, en rupture avec le Vatican notammen